👮‍♀️ L’analyse comportementale est aujourd’hui une méthode fréquemment utilisée par les services d’enquête. D’abord galvaudée par les séries télévisées, elle s’est fait connaître grâce à la Gendarmerie Nationale pionnière en ce domaine en créant en 2002 le 1er service spécialisé pour aider les enquêteurs dans le cadre d’une enquête judiciaire.

🧐 Ayant démontré son intérêt pour appréhender les crimes les plus sophistiqués comme ceux de Lelandais ou Fourniret, l’analyse comportementale utilise les sciences humaines pour décrypter le passage à l’acte criminel lors de faits graves, y compris non sériels, comme un féminicide.

📚 Plus large que le « profilage » qui consiste à déterminer le profil d’un criminel, l’analyse comportementale s’appuie sur les sciences du comportement, un corpus de connaissances de diverses disciplines traitant des déterminants et mécanismes comportementaux :
👉 la psychologie : dont la psychologie d’investigation de Canter qui postulait que les actions de l’individu sont un reflet de sa personnalité
👉 la sociologie criminelle : des leçons de Durkheim à la théorie du choix rationnel de Cusson
👉 la psychiatrie : des aliénistes du XIXe siècle aux experts contemporains habitués des cours d’assises
👉 la médecine légale qui examine le corps comme une scène de crime tel qu’avancé par Bénézech
👉 la victimologie : de Von Hentig, Fattah à Cario pour considérer la place de la victime dans ce qui lui arrive.

🎯 A quoi ça sert ?

❌ Prédire ? Deviner ? 🔮
Non, l’analyse comportementale relève d’une méthode alliant :
✔️ moyens traditionnels d’investigations
✔️ données objectives du dossier tirés des constatations de police technique et scientifique et médico-légales, des expertises criminalistiques
✔️ connaissances approfondies en psychocriminologie et victimologie pour privilégier une hypothèse de travail

❌ Désigner le coupable ?

Non, il s’agit de :
👉 Mettre en évidence les caractéristiques de personnalité du type d’individu ayant pu commettre le crime
👉 Orienter les investigations
👉 Réduire la liste des suspects potentiels

👨‍⚖️ Et devant les tribunaux ?

Intégrée à la procédure, l’analyse comportementale n’a pas de force probante, mais une réelle plus-value en termes de compréhension du crime, notamment la motivation criminelle.

🚨 Une pratique exigeante qui impose de s’adosser continuellement sur les résultats de la recherche scientifique
Les premiers pas ont été réalisés sur la base de la classification américaine du FBI de 1986 distinguant organisé/désorganisé ou psychotique/psychopathe : nous en sommes bien loin aujourd’hui !

🗝️Dans l’esprit des Evidence Based Policing EBP, c’est un exemple de criminologie appliquée qui apporte un éclairage, met en perspective les éléments dans leur contexte, et qui doit aussi admettre ses limites, ses incertitudes, dans le strict cadre de notre système judiciaire et dans l’intérêt des victimes.

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