Sens du crime et processus judiciaire:
Depuis la mise en cause jusqu’à la fin de peine en passant par la phase de jugement
Par Alain Blanc
dans : UNE CERTAINE IDÉE DE LA CRIMINOLOGIE, Approche indisciplinaire du processus pénal , Sous la direction de Pierre V. Tournier
Extrait :
« Cette contribution cherche à montrer, à partir de l’expérience acquise après quarante ans de pratiques pénales dans différentes fonctions, que le sens et la finalité des politiques pénales définies par la loi et mises en œuvre dans les juridictions et les services pénitentiaires ont été profondément bouleversés au fil de ces années et de proposer les repères permettant de faire en sorte soit de les retrouver, soit d’en identifier de nouveaux.
“Il n’y a pas d’autre justification aux procès intentés contre les assassins que celle-là : séparer de son crime celui qui tue, faire que sa part maudite devienne sa part de sacrifice. Cela s’appelle juger [LEGENDRE, 1996, 44].
1 – Comprendre le sens du crime
Comprendre le sens du crime est un processus continu qui commence lors de l’enquête et se terminera (peut-être) à la fin de l’exécution de la peine. Chercher à mettre à jour le sens du crime est indispensable pour « faire » et vivre « avec » et tenter d’en prévenir la récidive. A la fois pour l’auteur qui lui-même a souvent aussi besoin de comprendre, mais aussi pour les victimes et pour la société. Comprendre le sens du crime revient à se poser les mêmes questions que celles que se pose tout journaliste avant de rendre compte d’un évènement : la référence aux cinq « w » de Howard en 1918 (what ? who ? whom ? where ? why ?) reste parfaitement opératoire et se reposera à tous les stades du processus : que s’est-il passé ? qui a fait quoi ? comment ? Et vient la question la plus complexe : pourquoi ? qui recouvre un champ plus large que celui du mobile du crime. Qui dans notre système pénal participe à la manifestation de la vérité ?
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