Comme annoncé, et dans le prolongement du précédent, voici le nouveau post de l’@AssociationFrancaisedeCriminologie !
👮♂️ L’Evidence-Based Policing : quand la science éclaire les pratiques policières
Aujourd’hui, plus que jamais, il est essentiel que les pratiques policières françaises s’appuient sur des données fiables et validées par la recherche scientifique pour plus de transparence et surtout d’efficacité. C’est ici qu’intervient le concept de « Evidence-Based Policing » hashtag EBP, ou police fondée sur les données probantes, concept déjà pratiqué par des polices anglo-saxonnes.
Issue de l’Evidence-Based Practice, cette approche vise à prendre des décisions opérationnelles à partir des meilleurs résultats scientifiques disponibles, qu’elles soient issues de la recherche criminologique, de l’analyse de données ou d’études de terrain.
⁉ Pourquoi l’Evidence-Based Policing est-elle importante ?
Aujourd’hui l’évaluation scientifique des dispositifs de lutte contre la délinquance est trop rare en France. L’EBP permet pourtant de mieux comprendre les dynamiques criminelles, d’évaluer l’efficacité des interventions et de maximiser l’utilisation des ressources.
En d’autres termes, elle ne se contente pas d’évaluer les stratégies policières, elle les améliore grâce à ce qui a démontré par des résultats concrets.
❓ Quels avantages pour le milieu policier ?
✔ Réduction de la criminalité grâce à des stratégies basées sur des preuves solides.
Des études montrent que le ciblage précis des « hotspots » réduit la criminalité plus efficacement que des patrouilles aléatoires. Grâce aux analyses de données locales, la police peut déployer ses agents de manière plus stratégique pour prévenir les infractions dans ces zones (Sherman et Weisburd, 1995 ; Braga, Papachristos et Hureau, 2019).
✔ Optimisation des politiques publiques en vérifiant l’efficacité des dispositifs mis en place.
Les résultats d’une méta-analyse réalisée par Braga, Weisburd et Turchan (2018) suggèrent que les programmes de dissuasion ciblée (Focused deterence – identification des individus les plus à risque de commettre des crimes violents) entraînent une réduction significative (de 30 à 60 %) des violences liées aux armes à feu et des homicides.
✔ Amélioration de la confiance entre la police et la population par une transparence accrue.
Les recherches de Ariel, Farrar et Sutherland (2015) ont montré que les caméras-piétons réduisaient de 93 % les plaintes contre la police. Ces résultats ont incité d’autres agences dans le monde à adopter et évaluer cette technologie, renforçant ainsi la responsabilité et la transparence des interventions policières.
La lecture de l’ouvrage « Evidence-Based Policing, The basics » de @JerryRatcliffe est une référence permettant aux lecteurs, opérationnels, étudiants ou analystes, d’obtenir les connaissances les plus utiles et de les mettre en pratique.
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