COMMENT – MAIS D’ABORD POURQUOI – MOTIVER LA PEINE CRIMINELLE ?
Alain Blanc, Magistrat honoraire, président de la CPMS de Lille, vice-président de l’association française de criminologie
Extrait:
« Introduction
Je remercie les organisateurs de ce colloque de m’avoir invité à y intervenir, ce qui va me conduire à expliquer le sens de mon propos : ce sera donc celui d’un magistrat, d’un praticien du droit et de la procédure pénale, qui relève plus du témoignage et du partage d’expériences avec des universitaires que d’un exposé théorique. En France les échanges entre le monde universitaire et les praticiens du droit ne sont pas si fréquents : d’où l’intérêt particulier pour le responsable de l’Association Française de Criminologie que je suis de prendre part aux débats de cette journée.
Je vais donc d’abord m’employer à décrire ici comment, dans l’exercice des différentes fonctions judiciaires que j’ai exercées, la question de la motivation de la peine s’est posée et comment je me suis efforcé d’y apporter des réponses. On verra que dans chacune de ces fonctions, la problématique et les enjeux n’étaient pas toujours du même ordre (section I).
Ensuite j’essaierai de rendre compte de ma réflexion sur le sens et la portée de la motivation de la peine prononcée aux différents stades du processus pénal (section 2).
Enfin, je m’efforcerai de tirer les conclusions des analyses précédentes pour repérer ce qui tout au long de l’enquête et de l’instruction devra être recherché pour précisément motiver la peine et garantir une justice pénale de qualité (section 3). »
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